Étape 3 : de surprise en surprise

Entre routes inédites et perturbations climatiques, les équipages doivent faire preuve d’une grande adaptabilité. C’est assurément l’une des qualités de Julien Saunier et de Frédéric Vauclare qui pointent toujours en tête du rallye à deux étapes de l’arrivée.

Le Tour de Corse Historique 2024 réserve bien des surprises aux concurrents, à commencer par le parcours. Aujourd’hui, sur 93 kilomètres de secteurs chronométrés, les 28 de « San Lorenzo – Tralonca » étaient totalement inédits et les 12 de « Pioggiola – Speloncato » l’étaient à moitié, la route – déjà empruntée il y a quelques années – ayant été resurfacée récemment… Un billard très rapide tout en descente, avec des pentes à 10 %... Vertigineux !

L’autre surprise du jour est venue de la météo. Les nuages de pluie matinaux ayant brusquement cédé leur place à un grand ciel bleu, et ce, juste avant le passage des premiers concurrents VHC. Un vrai casse-tête pour Romain Joffroy, à la tête d’une équipe alignant 11 voitures sur le rallye : « Nous avons des autos à différents échelons de la course, certaines partent en pneus pluie, d’autres en secs… Il faut s’adapter rapidement. »

Dans la catégorie compétition, la hiérarchie semble désormais établie, avec la confirmation du leadership de Julien Saunier et Frédéric Vauclare qui signent deux temps scratchs des trois spéciales du jour (l’ES 7 ayant été annulée pour les VHC, en raison d’un retard trop important pris par la caravane à la suite d’embouteillages en liaison). Aucun changement de position n’est à signaler dans le top 5.

Jos Verstappen reste lui à la 9e place et poursuit son apprentissage des rallyes historiques et des routes corses. La progression de la journée, il faut la chercher un peu plus loin dans le classement, à la 21e place. Ralentis hier par un problème électrique, Olivier Capanaccia et Audrey Nesta ont gagné 23 positions dans la journée, en se classant 2e des ES 6 et 8, puis 6e de l’ES 9. La remontada de la BMW M3 numéro 2 pourrait bien être le fil rouge des deux prochaines étapes.

Un mot sur les Lancia 037 mises à l’honneur cette année au Tour de Corse Historique. Les quatre Italiennes sont toujours en course, la première, celle de l’équipage grec Ville Silvasti et Risto Pietiläinen pointant 24e, quatre places devant celle du duo français Bernard Revest et Pierre-Jean Finidori.

Classement VHC

1. Saunier-Vauclare (Porsche 911 3L RS) en 2h08'13"

2. Pieri-Cortes (BMW M3) à 51"

3. Oreille-Oreille (Porsche 911 Carrera 3L RS) à 1'59"

4. Casanova-Corvi (BMW M3) à 3'13"

5. Vaison-Duffour (Ford Sierra Cosworth 4X4) à 3'23"

Changement de leaders en VHRS

L’averse qui s’est abattue soudainement au départ de la première épreuve spéciale du jour n’a pas laissé le temps aux officiels de réduire les moyennes cibles des équipages, obligeant ces derniers à monter un peu plus haut le curseur de la prise de risque. Un peu trop haut, peut-être, pour les leaders Lionel Garnier et Bertrand Triffault qui sont sortis de la piste. Le temps de redresser la carrosserie et la jolie Porsche 912 pouvait repartir… Mais très loin désormais des protagonistes au classement général. À Calvi, Pierre et Olivier Feligioni (Porsche 911) devancent Christophe Baillet et Jean-Marc Piret (Porsche 911) de 10 points seulement.

Classement VHRS

1. Feligioni-Feligioni (Porsche 911 SC) 93 points

2. Baillet-Piret (Porsche 911 SC) 103 points

3. Arnal-Goudou (Morris Cooper S) 110 points

4. Rigondet-Souillard (CG 1200) 137 points

5. Ozanne-Duhayer (Porsche 911 SC) 138 points

Monument au programme demain

Notre-Dame-de-la-Serra, spéciale mythique empruntée à chacune des 24 éditions du Tour de Corse Historique, infligera d’entrée aux pilotes sa succession ininterrompue de virages sur ses falaises ocres, entre ciel et mer. Après Porto, la deuxième spéciale amènera les concurrents au parc de regroupement d’Évisa – une première dans ce village pittoresque – en longeant les Gorges de Spelunca. 

Puis viendra l’ES 12 qui traversera le curieux hameau quasi-abandonné de Muna dans le massif de la Sposata. Après une liaison d’une soixantaine de kilomètres, le dernier chrono, spectaculaire, plongera entre les pointes rocheuses vers les plages aux eaux calmes et limpides du golfe de Valinco.