Étape 2 : les équipages à rude épreuve

La deuxième étape de Tour de Corse Historique passait par une spéciale mythique, longue de 42 kilomètres et terriblement exigeante pour les organismes. Ce tracé convenait parfaitement aux plus jeunes des favoris, Julien Saunier et Tom Pieri, qui pointent aux deux premières places du général

C’était l’un des moments forts du rallye, une spéciale comme on n’en fait plus : Tallone - Pietra di Verde, 42 kilomètres, jamais plus de 100 mètres de ligne droite. Un effort de 30 minutes pour les meilleurs, à une moyenne de près de 85 km/h. « À mon âge, je ne peux pas faire plus, avouait modestement Alain Oreille, 71 ans, les traits marqués par l’effort. Mais je suis content, le leader Julien Saunier ne fait que 8 secondes de mieux que nous… Et heureusement pour lui ! Moi, à 42 ans, je l’aurais très mal pris de me faire taper par un vieux de 71 ans (rires). Sinon, je me suis régalé. C’est une spéciale mythique que j’ai faite dans tous les sens, en Renault 11, en R5, en Clio. Il y avait beaucoup de spectateurs dans les zones prévues par les organisateurs qui ont fait du super boulot. »

Jos Verstappen, habitué des spéciales courtes du Championnat de Belgique, témoignait lui aussi du caractère exceptionnel de ce chrono : « J’avais demandé à Renaud (Jamoul, son copilote) de me faire signe à mi-parcours. Et quand il m’a dit que nous n’étions qu’au kilomètre 21, j’ai explosé de rire sous mon casque tellement cela m’a paru improbable. » Plus tôt dans la journée, le pilote de la Porsche 911 numéro 33 avait connu une petite alerte en tapant un parapet, heureusement sans plus de conséquence qu’un peu de carrosserie déformée. Il occupe ce soir la 9e place du classement général à 4'29" des leaders.

Déjà en tête hier soir, Julien Saunier et Frédéric Vauclare ont confirmé leur état de forme et réalisant le meilleur temps de la première spéciale du jour. Ils sont toujours en tête, mais rien n’est joué, les cinq premiers se tenant en moins de 2 minutes alors que seuls 122 de 388 kilomètres de spéciales ont été couverts.

Le remontée du début de rallye est signée Christophe Vaison et Pascal Duffour, passé de la 15e place après l’ES 1, à la 5e place ce soir. « Je suis un peu déçu quand même, je ne me sens pas très bien dans la voiture, temporisait le pilote de la Ford Sierra Cosworth 4x4 numéro 3. Ma boite de vitesses est un peu trop longue pour bien sortir des virages lents. On va essayer de changer les pignons pour demain. »

Plus déçu encore, Olivier Capanaccia, pointé 2e au général hier soir, a perdu plus de 7 minutes dans la première spéciale ce matin à cause d’une fiche de boitier électronique déconnectée. En proie aux doutes dans une BMW M3 aux freins défaillants dans l’ES 5, le pilote corse ne savait pas, ce soir, s’il repartirait demain. L’autre perdant du jour se nomme Anthony Fotia. Alors qu’il pointait à la 3e, le pilote niçois a perdu plus de 3 minutes dans l’ES 4 en raison d’une panne d’injecteur sur l’un des quatre cylindres de sa BMW M3.

Classement VHC

1. Saunier-Vauclare (Porsche 911 3L RS) en 1h26'13"

2. Pieri-Cortes (BMW M3) à 16"

3. Oreille-Oreille (Porsche 911 Carrera 3L RS) à 1'09"

4. Casanova-Corvi (BMW M3) à 1'49"

5. Vaison-Duffour (Ford Sierra Cosworth 4X4) à 1'57"

Les vainqueurs de 2023 en tête du VHRS

S’ils n'ont remporté qu'une seule des cinq spéciales depuis le début du rallye, Lionel Garnier et Bertrand Triffault (Porsche 911) ont bien choisi leur moment pour performer. Dans les 42 kilomètres de Tallone - Pietra di Verde, ils sont parvenus à s'approcher à 13 secondes seulement du temps de référence sur un chrono de 44 minutes. À Lucciana, l’équipage vainqueur de l’édition 2023 se refusait encore à envisager un doublé, le route étant encore longue et les écarts faibles.

Classement VHRS

1. Garnier-Triffault (Porsche 911) à 52"

2. Feligioni-Feligioni (Porsche 911 SC) à 58"

3. Baillet-Piret (Porsche 911 SC) à 62"

4. Blaise-Vandevost (Volkswagen Golf) à 68"

5. Arnal-Goudou (Morris Cooper S) à 71"